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Dossier itinérance à Roberval

9
June 2025

Dossier de l’itinérance à Roberval : une concertation et une collaboration du milieu exemplaires pour le mieux-être de tous

 

Depuis quelques années, nous sommes collectivement témoins de l’augmentation des cas d’itinérance et d’errance à Roberval. Bien qu’il s’agisse d’une nouvelle réalité pour la plupart d’entre nous, il faut savoir que ce phénomène n’est pas étranger aux autres municipalités du Québec ou du Canada, dont nulle n’est épargnée par la rareté des habitations abordables, l’accélération de la pauvreté et l’alourdissement des cas de santé mentale et de toxicomanie. Tout comme les enjeux à l’origine du phénomène d’itinérance, les solutions pour y mettre fin ne consistent pas en une recette unique : elles sont multifactorielles. Une seule organisation ne peut, à elle seule, mettre en place le filet social nécessaire à la réhabilitation des personnes en situation d’itinérance : il faut tout un réseau pour éradiquer la problématique. 

 

À Roberval, ce réseau est principalement composé du système de santé et de services sociaux, d’organismes communautaires et des services policiers. L’organisation municipale, quant à elle, se greffe à l’ensemble des intervenants pour assurer la concertation, et pour servir de pont entre la population et les différents services. Depuis la hausse des cas d’itinérance, notre réseau a su mettre en place des solutions de première ligne afin de venir en aide aux personnes qui se retrouvent à la rue, souvent malgré eux. Pensons notamment à l’ouverture d’une halte-chaleur, suivie de près par l’inauguration d’un refuge permanent regroupant des services professionnels d’aide, puis au lancement récent de la soupe populaire.

 

Quoiqu’il en soit, les services policiers et municipaux sont témoins chaque printemps d’une véritable vague d’inquiétudes et de mécontentement qui frappe de plein fouet la population, alors que l’itinérance visible reprend de l’ampleur et que les comportements de certains individus sont particulièrement dérangeants. Cette vague, nous l’affrontons avec nos compétences et nos outils respectifs, en fonction des responsabilités qui nous incombent : des éléments qu’il serait pertinent de clarifier.

 

D’abord, la Ville de Roberval a pour principal mandat de servir la population. Elle a notamment un devoir de protection envers ses citoyens et son territoire, et la responsabilité de créer des milieux de vie de qualité et inclusifs. Pour y arriver, la Ville adopte des règlements dans les limites de ses pouvoirs et concentre certaines de ses ressources à l’accomplissement de mandats spécifiques lorsque requis. À titre d’exemple, le Service de sécurité incendie effectue des tournées régulières à des endroits stratégiques afin de prévenir les incendies qui pourraient être causés par les activités des personnes en situation d’itinérance. Le Service des travaux publics est, pour sa part, largement sollicité lorsqu’il est question de garder nos endroits publics propres et sécuritaires.

 

Afin de donner aux policiers le pouvoir d’intervenir lors de situations dérangeantes ou inappropriées, la Ville de Roberval a adopté, au mois de décembre dernier, un tout nouveau règlement relatif à la paix et au bon ordre. Celui-ci prévoit désormais davantage de situations pour lesquelles un individu peut être réprimandé par les agents de paix. De plus, le règlement permet au conseil municipal d’autoriser ou d’interdire les campements à certains endroits :pouvoir qui sera mis à profit cet été, puisqu’aucun campement ne sera toléré dans nos parcs publics.

 

Ceci nous amène directement au rôle de la Sûreté du Québec, qui est avant tout d’assurer la sécurité des personnes et des biens par la prévention et la répression des crimes. Les agents de la paix agissent en conformité des lois et des règlements en vigueur, et orientent, lorsque nécessaire, les personnes contrevenantes vers les ressources de santé, de services sociaux ou d’hébergement appropriées. Le travail des policiers est essentiel et contribue à soutenir les différents organismes qui œuvrent au cœur du phénomène d’itinérance.

 

La Sûreté du Québec, en collaboration avec le CIUSSS, est également responsable de l’équipe mixte d’intervention « ÉMIPIC », qui permet d’arrimer le travail des policiers à celui d’intervenants psychosociaux. La mission principale de l’équipe ÉMIPIC est d’orienter rapidement les personnes en situation de vulnérabilité ou de crise vers les ressources d’aide du réseau public et communautaire.

 

Le ministère de la Santé et des Services sociaux, par l’entremise du CIUSSS, est très certainement l’acteur ayant le plus de responsabilités dans le domaine de l’itinérance, puisqu’il dispose des ressources financières et humaines pour offrir des services de prévention et d’intervention auprès des personnes aux prises avec des problèmes de toxicomanie ou de santé mentale qui sont à risque d’itinérance. Le CIUSSS doit s’assurer que des services adaptés soient rendus aux personnes en situation d’itinérance au bon endroit, au bon moment.

 

Roberval peut également compter sur les travailleurs de rue du Service d’intervention de proximité, qui ont pour mission de créer un lien de confiance avec les personnes vulnérables en s’assurant que leurs besoins de base sont comblés, pour ensuite susciter chez ces individus de l’intérêt envers les services et parfois même, une motivation au changement.

 

Ce véritable réseau d’intervenants, lorsque soutenu par la collectivité, peut faire la différence quand il est question de prise en charge des personnes en situation d’itinérance et de mieux vivre ensemble. En effet, il est important que la population participe activement à cette mission, que ce soit en se renseignant sur les réalités des personnes itinérantes et sur les services offerts localement afin de démystifier le phénomène, en offrant son aide aux organismes communautaires ou en soutenant des œuvres de bienfaisance qui luttent contre la pauvreté.

 

Par ailleurs, le simple fait d’habiter nos lieux publics et notre centre-ville peut faire toute la différence, puisque c’est lorsqu’ils sont dépourvus de vie que nos endroits publics deviennent la cible de méfaits. Cet été, profitez de cette richesse collective que constituent nos parcs, nos promenades, nos commerces, notre lac : ce sont des lieux qui sont avant tout destinés aux citoyens et qui se doivent d’être fréquentés par les citoyens!